L’otoplastie est une intervention simple qui permet de corriger efficacement l’aspect inesthétique des oreilles décollées. Chez l’enfant, la chirurgie des oreilles peut parfois supprimer d’éventuels problèmes psychologiques et scolaires. L’otoplastie a pour but de recoller l’oreille et de ce fait, de reconstituer également le relief du pavillon. Le cartilage est fragilisé à certains endroits pour obtenir les reliefs et les formes désirées. La conque est « enfouie », ce qui diminue sa projection. La suture est en règle générale réalisée avec des fils résorbables.
Indications
On distingue trois formes typiques de malformation de l’oreille :
- L’hélix valgus ou « vrai décollement » dû à l’angle excessif entre le pavillon de l’oreille et le crâne
- L’hypertrophie de la conque due à la taille excessive du cartilage et qui projette l’oreille vers l’avant
- Les défauts de plicature de l’anthélix qui donnent un aspect lisse ou « déplié » au pavillon de l’oreille
Très fréquemment ces malformations sont associées mais elles peuvent évidemment exister séparément :
- Hypertrophie simple du cartilage avec un dessin et une plicature normale de l’anthélix
- Défaut de plicature du dessin de l’anthélix, sans hypertrophie du cartilage
- Les défauts de plicature de l’anthélix qui donnent un aspect lisse ou « déplié » au pavillon de l’oreille Dans l’un et l’autre cas, ces malformations sont corrigées par un traitement adapté
Techniques
1. L’anesthésie
- le plus souvent et possible sous anesthésie locale
- parfois sous anesthésie locale potentialisée par neuroleptanalgésie
- de temps en temps, ou exceptionnellement, sous anesthésie générale
2. La voie d’abord
Elle est toujours rétro-auriculaire, derrière l’oreille et donc la cicatrice résiduelle sera toujours cachée.
3. La résection cutanée rétro-auriculaire
La résection cutanée est de forme variable :
- elliptique ou fusiforme
- « en semelle de chaussure »
- « en combiné de téléphone »
- « à la demande », dessinée par transillumination et prédiction du résultat final (procédé JLC)
4. Le(s) geste(s) sur l’antehélix
La finalité étant d’obtenir un « tube » antehélicien harmonieux et naturel, les procédés sont variés mais consistent toujours à :
- affaiblir la surface antérieure (chondrotomie) par râpage ou autre procédé
- recréer un néo-tube à convexité externe naturelle par enroulement et fixation par des points postérieurs
5. Le(s) geste(s) sur la conque
La partie postérieure de la conque peut être en partie incorporée au nouvel antehélix. Si cela est impossible ou déforme le pavillon, une ellipse ou « croissant de lune » peut être réséquée.
6. Le geste sur la queue de l’hélix
rien, ou résection « cunéiforme » pour éviter le valgus du lobule.
7. Le(s) geste(s) sur le lobule
rien, ou dégraissage ou résection partielle
8. Les éventuels gestes associées
Ils peuvent concerner :
- la racine de l’hélix : enfouissement, résection partielle
- la fossette naviculaire : approfondissement, fixation profonde
- l’ourlet hélicien : rien, râpage ou résection partielle
- le tragus : enfouissement, chondrectomie, ou résection partielle
9. La suture est rétroauriculaire
Elle fait appel à :
- des points séparés ou à un surjet intradermique,
- au fil non résorbable (points devant être enlevés vers le 7e à 10e jour) ou résorbable.
10. Le pansement
La finalité étant d’obtenir un « tube » antehélicien harmonieux et naturel, les procédés sont variés mais consistent toujours à :
- modelant,
- modérément compressif
- pour 24 à 48 heures
Suites Opératoires
Le résultat de la chirurgie des oreilles n’est pas immédiat. Il s’analyse à 3 mois, les oreilles pouvant paraître hypercorrigées ou trop collées les 3 premières semaines.
Dans les suites immédiates, sont naturels :
- oedème (enflure)
- hématome (« bleu » aubergine ou violet)
- insensibilité ou hypersensibilité du pavillon
- parfois troubles de la sensibilité de la région rétro-auriculaire
Des difficultés passagères d’audition sont possibles du fait de la proximité du conduit auditif externe et des réactions individuelles.
Toutes ces suites, si elles sont douloureuses ou mal vécues, sont accessibles à divers traitements locaux : lotion, crème, pommade, gouttes auriculaires…